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Art & Photo/Academy · Thèse

[#01] INTRO - Art populaire, modernisme et photographie, Minseok KIM

by aTELIER 민석킴 2022. 12. 2.

[ Art populaire, modernisme et photographie ]

 

 

 

Minseok KIM

 

#01

Introduction

 

Le récit historique commence par des archives,

progresse à travers la science et se termine en tant qu’art(1).

 

Face à une crise sanitaire sans précédent et à des phénomènes sociaux, politiques et culturels extrêmement complexes, où devrions-nous aller ? Au cours de l’histoire, pouvons-nous dire que c’est quand ce qui reflète bien une époque aussi sophistiquée et en pleine mutation que celle-ci ? En d’autres termes, si nous devions citer l’événement, le moment historique ou le contexte géographique qui a eu un impact profond sur notre mode vie en 2022, quel serait-il ? Au moins, le point de départ de notre étude à cet égard est clair. Nous ne pouvons pas nier ces faits : la révolution industrielle qui a commencé à partir de la fin du XVIIIe siècle et qui a eu lieu au cours du XIXe siècle, et les progrès significatifs de la science et de la technologie à la suite de cette révolution et des deux guerres mondiales ont été des événements violents et bouleversants en Europe occidentale, où se sont déroulées géographiquement ces guerres, et même dans le monde entier. De ce fait, peu importe de quoi nous allons parler, s’ils sont liés à notre époque et pas seulement au passé, il ne faut pas négliger certains des faits évoqués précédemment.

 

          Dans l’entre-deux-guerres, Paris, plus que toute autre ville européenne, était une ville extrêmement développée du point de vue social, politique, économique et culturel. Au cours des événements cruciaux qui font aujourd’hui partie de l’histoire mondiale, cette ville a joué un rôle important et ce contexte complexe lui a conféré un statut aux multiples facettes. Puisque des événements comme l’invention de la photographie et la naissance de la modernité ont eu lieu au centre de cette ville, il est pertinent de s’intéresser à son statut dans une étude sur l’art et la photographie.

 

          La relation entre le statut de Paris et la photographie est un thème auquel je me suis attaché à partir de ma licence à l’Université Paris VIII. Je me suis plongé dans ce sujet quand je me suis rendu compte que je pouvais porter un regard extérieur sur cette ville en tant qu’étranger et en tant qu’artiste. Le cours qui s’intitule Photographie, art populaire? de Paul-Louis Roubert(2), professeur et directeur de ce mémoire, en 2020-2021 à l’Université Paris VIII, a soulevé des questionnements qui m’ont interpellé et qui ont éveillé mon intérêt pour l’analyse comparative de l’art populaire, du modernisme et de la photographie dans le Paris de l’entre-deux-guerres.

          Il existe diverses études sur l’art populaire, le modernisme et la photographie qui portent sur cette ville et leurs relations. Nous pouvons citer en premier lieu la célèbre étude de Walter Benjamin sur le lien entre l’époque de la reproductibilité de la photographie, l’urbanisation et l’expansion du capitalisme, et nous pouvons également mentionner l’étude de François Denoyelle sur Paris, capitale de l’art au début du XXe siècle, et son influence artistique. Clément Chéroux analyse aussi avec acuité l’usage des médias photographiques et les surréalistes autour d’André Breton à cette époque notamment ceux qui travaillaient sous l’influence de la modernité. Citons ensuite l’analyse de l’art populaire de Holger Cahill et Anne McCauley, l’étude sur le folklore de Jean-Marie Gallais, qui est en quelque sorte à l’origine de l’art populaire, et les travaux de Paul-Louis Roubert évoqués précédemment sur la relation entre l’art populaire et la photographie. Et enfin, Pierre Bourdieu qui a présenté la photographie et le concept de modernité dans une perspective sociologique. Nous exploitons leurs travaux dans la présente étude puisque nous mettrons en relation ces trois notions, l’art populaire, le modernisme et la photographie, en nous concentrant sur le lieu et le temps déterminé de Paris et de l’entre-deux-guerres.

 

          Dans ce mémoire, afin de traiter le sujet et de répondre à ces questionnements, nous voudrions, d’une part, analyser l’émergence de la photographie comme art contemporain dans le contexte de l’art populaire et de la modernité dans le Paris de l’entre-deux-guerres et, d’autre part, nous interroger sur les statuts de la ville de Paris pour traiter ces questions : pourquoi Paris a-t-il attiré les artistes des quatre coins de planète et continue-t-il à le faire encore aujourd'hui comme c’est mon cas ? Comment l’art populaire, le modernisme et la photographie peuvent-ils être examinés autour de Paris? Enfin, en quoi l’art populaire et la modernité constituent-ils un contexte favorable à l’émergence de la photographie comme art contemporain ?

          Pour décrire le statut artistique et culturel de Paris avant la Seconde Guerre mondiale, il faut d’abord analyser la photographie qui apparaît comme un art contemporain. Cette analyse doit être faite dans le contexte particulier de l’art populaire et du concept de modernité. Il convient donc, dans un premier temps, de tenter de définir les différents statuts de Paris, car la photographie moderne, que nous pouvons considérer comme s’enracinant dans le contexte de l’art populaire et de la modernité, est apparue dans cette ville qui fut l’arrière-plan spatio-temporel des deux concepts.

          Des phénomènes et des événements complexes ont amené des artistes dans cette ville, et le contenu de ce récit est étudié dans un premier temps sous le titre de « Paris, le centre de l’art et de l’avant-garde » (chapitre I). Nous traiterons ensuite du fait qu’aux XVIIIe et XIXe siècles, la notion d’art populaire, associée à la modernité, attire à nouveau l’attention des élites et des artistes de l’époque. Ici, nous nous intéresserons au statut de la ville en tant que « lieu de réémergence de l’art populaire » (chapitre II). Et enfin, l’art populaire, y compris la photographie vernaculaire, étant adopté directement par les surréalistes et leur travail photographique, nous parlerons dans un dernier temps de son contenu. « Paris est devenu l’arrière-plan spatial de l’art populaire pour s’imposer comme un art indépendant ». En d’autres termes, « l’émergence de la photographie comme art contemporain » révélée dans ce contexte spécifique ci-dessus sera examinée au cours du troisième chapitre (chapitre III).

 

          Je souhaite qu’avec cette étude, nous puissions découvrir l’intersection de la diversité culturelle et de l’art au début du XXe siècle où la photographie et la littérature atteignent leur apogée, et interroger davantage les écarts et les contradictions sociales provoqués par les divers croisements culturels de notre époque.

 

 

 

(Ensuite) - #02. Paris, centre de l'art et de l'avant-garde :

De la panique financière à l'Exposition Universelle de Paris

 

 

(1) J’ai trouvé cette citation dans un coin de ma note d’esquisse. Malheureusement la source n’est pas mentionnée. Je pense qu’elle est d’Arnold Toynbee, historien britannique mais je n’arrive pas à trouver son origine. Néanmoins, je me permets de commencer imprudemment par elle en regrettant de ne pouvoir être plus précis.

(2) Paul-Louis Roubert, « Photographie, art populaire ? », Université Paris VIII, Paris, l’année universitaire 2020-2021., qui inspire énormément à cette étude notamment pour les idées sur l’art populaire et l’enjeu de l’histoire de la photographie. Sa recherche féconde me fait essentiellement ouvrir la vision socio-politique face à l’histoire de la photographie.